Pour raisons professionnelles je dois m’absenter dix ou quinze jours de l’Institution René Merceron.
Je dis dix ou quinze jours car en Afrique l’état des pistes ne permet pas de dire, d’une part, à un jour près qu’elle sera la date du retour et d’autre part il y a, ce que nous n’avons pas encore évoqué, le fameux rapport au temps, dont on nous parle, et à juste titre dans tous les stages précédant notre départ en mission, notion majeure qui nous différencie de nos amis.
Quand nous fonctionnons nous suivant un temps séquentiel et linéaire, les africains fonctionnent, eux, sur un mode circulaire.
Une fois que l’on a dit cela on a évidemment rien dit. Je m’arrête là, c’est voulu…
Car ceci n’est pas simple (d’ailleurs nous y reviendrons) mais je ne voulais pas vous laisser quelques jours sans vous proposer un sujet de méditation, le temps, et sur les différentes approches que l’on peut en faire suivant sa culture d’origine.
Je vais donc vous laisser méditer, le temps d’aller en Guinée Conakry dans un endroit perdu qui se nomme Kataco près de Kamsar à 1000 kms au sud-est de Dakar et à 300 au nord-ouest de Conakry. Nous passerons par le nord en contournant la Gambie et la Guinée Bissau. Kataco est au bord de l’atlantique, dans les marécages.
Quand on aime ce continent, quoi de plus réjouissant que la perspective d’une longue virée dans l’Afrique profonde, sans vraiment connaître sa durée ?