Il est difficile alors que s'ouvre à Dakar le XVème sommet de la Francophonie de ne pas évoquer Léopold Sedar Senghor, le très grand poète qui a su conjuguer avec beaucoup d' intelligence et de sensibilité ses racines sénégalaises et sa formation littéraire française. Sans jamais rien renier de ses origines sérères – bien au contraire – il a su trouver pour nous les français d'origine les mots, les rythmes, j'allais dire la musique, qui trouvent en nous les échos les plus émouvants, les plus sensibles.
Il est sans aucun doute un des plus grand poète que notre langue ait engendré.
SPLEEN
Je veux assoupir ton cafard, mon amour,
Et l'endormir,
Te murmurer ce vieil air de blues
Pour l'endormir.
C'est un blues mélancolique,
Un blues nostalgique,
Un blues indolent
Et lent
Ce sont les regards des vierges couleur d'ailleurs,
L'indolence dolente des crépuscules.
C'est la savane pleurant au clair de lune,
Je dis le long solo d'une longue mélopée.
C'est un blues mélancolique,
Un blues nostalgique,
Un blues indolent
Et lent.