Nguel en wolof signifie l’arbre à palabres.
Mais depuis longtemps et pour toutes les ethnies, les sérères, les toucouleurs, les lebos, les bassaris, les sarakholés, les peuls, les bebiks etc…. nguel est devenu synonyme de fête. On va a un nguel comme au va à une kermesse ou à un bal, mais une fête d’une nature un peu particulière.
En effet il y a toujours un objectif, un but à un nguel : il s’agit de collecter des fonds pour une cause précise. Le dernier ou j’étais convié était organisé par la branche féminine de la famille d’Augustine Sarr. Chacun donne de l’argent, ce qu’il peut, pour y participer et la somme collectée va dans les caisses de l’association des femmes de la famille Sarr et servira à aider l’une d’entre elles au cas où il lui arriverait un malheur : maladie, décès d’un proche, ennuis financiers…On trouve pendant ces nuits là de quoi acheter boissons et nourriture préparées par les femmes de l’association et le bénéfice des ces ventes rejoint aussi leur cagnotte.
Les raisons d’organiser un nguel sont aussi multiples que variées avec cependant toujours un but social : cela peut être pour soutenir des associations de femmes comme on vient de le voir - de la même famille ou pas d’ailleurs -, les ressortissants d’un village qui vivent en dehors de celui-ci, aider les parents d’un enfant gravement malade qui ne peuvent subvenir à l’achat des médicaments nécessaires, etc, etc…
Et puis bien sûr comme toujours en Afrique - l’objectif social n’y change rien - cela se passe dans les danses, la joie et l’exubérance, les couleurs. Chacun va à son gré sur la piste, reste sur place ou va n’importe où, et danse et danse et danse encore aux sons lancinants et rythmés des tams-tams jusqu’à ce que les premières lueurs de l’aube voient les corps épuisés mais heureux réintégrer les pénates familiales.