Mercredi matin, nous décidons d’aller rendre visite à Claire-Marie, qui travaille à Ngaoundaye, à 200 km au nord de Bouar. C’est la dernière ville de RCA, située à la frontière du Tchad et du Cameroun. Vous pourrez regarder sur une carte un petit appendice tout au nord, à cet endroit là, se situe Ngaoundaye. Il n’y a que 200 km, mais il faut la journée entière pour s’y rendre, la piste est très très mauvaise. Quand les ponts sont détruits, on passe à droite pour franchir le gué : c’est sportif.
Le climat et les paysages du nord n’ont rien à voir avec ceux de Bangui. C’est la savane arbustive, il fait très sec avec du vent et du froid, beaucoup de poussière de latérite, nous en avalons des quantités considérables. Le matin et le soir on supporte largement un pull.
Le jeudi à Ngaoundaye nous partons en fin de matinée, à pieds pour pique-niquer au bord de la Lim, et après l’indispensable sieste sous les manguiers, nous baigner. L’eau est fraîche, parfois des caïmans, nous a t on dit se prélassent sur la rive : malheureusement nous n’en avons pas vu. Ils ont du prendre peur en nous voyant !!!
Après un dernier salut au mont Pana, montagne sacrée, que l’on ne peut gravir qu’avec une autorisation des autorités, nous repartons vendredi matin pour Bouar, avec quelques escales dans les missions pour laisser du courrier ou acheter du fromage.
La route entre Ngaoundaye et Bouar n’a pas bonne réputation. Les rebelles y sévissent quelquefois ainsi que les zaraguinas (les coupeurs de route, bandits de grand chemin, qui détroussent les voyageurs). Sachant que les missionnaires font régulièrement cette piste et que rares sont ceux qui se font agresser, la probabilité était faible pour nous de tomber entre leurs mains. D’autant plus, et c’est ce qui nous est arrivé au retour après Bocaranga, que les villageois nous avertissent. Nous avons appris que les coupeurs étaient à 15 km d’où nous nous trouvions. Nous demandons à quelle heure, les informations furent contradictoires. Mais un peu plus loin on nous précise qu’ils étaient là vers 10 h du matin, il était 15 h, nous avons donc continué sans encombre jusqu’à Bouar.