Si l’on cherche à comprendre l’Afrique noire il n’est pas envisageable de ne pas aborder tôt ou tard tout ce qui touche au sacré, au religieux, aux mythes et aux symboles de ce vaste continent, ce « trésor spirituel de l’humanité ». L’africain étant souvent défini comme un être « incurablement religieux » il ne nous était pas possible de ne pas consacrer une part de nos chroniques à ce sujet. Dans les rapports au sacré et à l’invisible, à l’univers et à la création du monde une communion dense, profonde, existe en Afrique où tout est matière à interprétation : la graine jetée d’une certaine manière dans le sillon, le travail du fer, les formes, la place de la lune un soir d’hivernage, et tant d’autres sur lesquelles nous tenterons de revenir.
Tout est symbole expliqué, il n’y a pas de place pour le hasard. Leur idée du contenu des signes, leur propre sémiologie peut prêter parfois à sourire mais nous aurions grand tord de le faire car d’une part leur cosmogonie est éminemment respectable et ensuite qui sait si nous n’avons pas à en retirer des enseignements pour nos propres vies d’occidentaux désabusés ?
Si l’apparition des grandes religions monothéistes, essentiellement chrétienne et musulmane, (rappelons que le Sénégal est musulman à 95%) récente dans cette affaire et que certains considèrent comme un processus irréversible – mais sur cet aspect il faut rester prudent -ont eu un réel impact, apparaît toujours en arrière plan, en toile de fond, comme une sorte de canevas structurant et peut-être rassurant pour eux les manifestations d’un rapport à Dieu qui nous est extrêmement difficile d’appréhender dont le syncrétisme ne représente qu’un visage. (cf : la Chronique Centrafricaine N°8*)
Le sujet nous a paru suffisamment important pour lui dédier une catégorie spécifique sur ce blog, MYTHES ET SYMBOLES EN AFRIQUE.
On l’aura compris,cela ne saurait constituer - même un début- d étude savante encore moins exhaustive comme pourrait l’être un travail de chercheur mais beaucoup plus modestement une approche personnelle à la subjectivité revendiquée, procédant par petites touches successives, citations, informations, lectures, propos recueillis ici où là, les transmettant de manière impressionniste sans d’autre ambition que de mettre l’accent sur un constat indéniable: l’athéisme est un état incompréhensible aux noirs.
Il y a au Sénégal une vingtaine d’ethnies et de nombreux sous-groupes. Nous avons choisi pour commencer de citer un passage, (tiré de l’ouvrage « les religions d’afrique noire »de Messieurs LV. Thomas, B. Luneau, J. Doneux) sur l’une des origines possibles des tribus Diolas et Sereres dont bien sûr l’arrivée sur terre s’explique…
*Chronique Centrafricaine N° 8