Une autre traduction d'un beau chant bantou par Lépold Sedar Senghor:
Le chant du feu.
Feu que les hommes regardent dans la nuit, dans la nuit
profonde,
Feu qui brûles et ne chauffes pas,qui brilles et ne brûles
pas,
Feu qui voles sans corps, sans cœur, qui ne connais case
ni foyer,
Feu transparent des palmes, un homme sans peur
t’invoque.
Feu des sorciers, ton père est où ? Ta mère où ? Qui
t’a nourri ?
Tu es ton père, tu es ta mère, tu passes et ne laisses traces.
Le bois sec ne t’engendre, tu n’as pas les cendres pour
filles, tu meurs et ne meurs pas.
L’âme errante se transforme en toi, et nul ne le sait.
Feu des sorciers, Esprit des eaux inférieures, Esprit des
airs supérieurs,
Fulgore qui brilles, luciole qui illumine le marais,
Oiseau sans ailes, matière sans corps,
Esprit de la force du Feu,
Ecoute ma voix : un homme sans peur t’invoque.
24 décembre 2006 - Bata - Centrafrique