En Afrique équatoriale, selon que l’on se trouve dans l’hémisphère nord ou sud, le calendrier des saisons est inversé. Nous situant à Kisantu à la latitude du 5ème parallèle sud environ la saison des pluies se termine autour du 15 mai pour reprendre vers le mois d’octobre.
La période sèche s’annonce toujours ici de très gracieuse manière en nous invitant à ses premières promesses par des aubes merveilleuses de délicatesse et de lait clair, roses.
C’est à partir de six heure du matin que le spectacle commence pour se terminer très vite dès « le salut du jeune soleil »*, image fugitive des rêves à voler au temps qui passe. L’austère et fier rônier s’adoucit dans cette aube rose des matins de mai quand à ses pieds l’herbe fraîchement coupée de la veille distille dans l’atmosphère le parfum subtil de ses cheveux morts. La brume laiteuse et douce retient le plus longtemps possible ses dernières écharpes sur les aspérités de la Terre dans un combat perdu d’avance : le jour exerce toujours son droit immémorial à la renaissance.
* titre d'un poème de Léopold Sedar Senghor