Il y a15 kms pour atteindre le petit village de Tobor sur la route de Bignona.au nord de Ziguinchor. Il faut tout d’abord emprunter le pont Emile Badiane qui franchit la Casamance puis le pont Tobor au-dessus de ce que l’on nomme le petit fleuve.
C’est ensuite que les choses se sont gâtées car la pluie tombe à grands traits et Alassane le chauffeur du taxi qui m’emmène, un peu inquiet de l’état de la route - inquiètude qui se manifeste par de grands rires - doute que nous puissions passer et craint pour son pauvre véhicule, presque d’un autre âge.
- Mais si Alassane, nous allons passer ! lui dis-je moins pour le rassurer que pour lui faire comprendre que je ne souhaitais pas rebrousser chemin.
En fait, ses appréhensions ne sont pas sans fondement je le sais bien, mais je voulais voir un village hors des circuits habituels. C’est vrai que la route présente par endroit des obstacles qui semblent difficilement franchissables sans pick-up. Jugez plutôt :
Nous avons franchi tout cela sans encombre et sommes revenus sans encombre.
La vie est rude pour les habitants de Tobor en ces temps de grandes pluies. L’eau envahit tout, les terres et les maisons, tout est détrempé à commencer par les villageois eux-mêmes. L’absence d’un système d’évacuation des eaux, usées ou non, digne de ce nom rend les conditions d’hygiène précaires et constitue un terrain propice au développement de toutes les endémies. La vie cependant suit son cours…
Croyez vous pour autant que ces villageois soient tristes et geignent sur leur sort ?
Nullement, mais ce n’était pas une raison pour les prendre en photo, ils ne l’auraient pas compris, je risquais de gâcher par une curiosité déplacée les quelques rencontres fugitives, souriantes et charmantes comme d'habitude, faites au cours ce bref déplacement sous les ondées tièdes et molles de l’hivernage.
cases à Tobor sous la pluie