Demain matin je pars pour une semaine de vacances dans un petit village de France, un village de 77 habitants. Je ne vous dirai pas où il se trouve, encore moins son nom, j’aurais trop peur, fort égoïstement (j’assume), que succombant à son charme vous soyez trop nombreux à vous y rendre – il perdrait de son âme rurale - ou alors que quelque promoteur vorace et fou construise une sorte de village de vacances envahi aux beaux jours par des cohortes de joyeux et redoutables touristes.
Je peux cependant vous montrer une photo satellite de l’endroit.
En revanche ces brèves vacances dans la campagne française me donne l’occasion de vous présenter un autre village où je me suis aussi rendu et là, je n’hésite pas à vous dire où il se trouve, le risque de voir les touristes suscités l’envahir est peu probable, il est moins aisé d’y aller et le voyage nettement plus long.
Il s’agit de Ourous dans la sous-préfecture de Youkounkoun au nord-ouest de la Guinée Conakry.
Voici également une photo satellite (partielle du village)
Profitons-en donc pour regarder d’un peu plus près l’organisation spatiale de ces deux lieux.
On voit que les habitations du village de France sont serrées les unes contre les autres, regroupées presque frileusement autour de l’église, mais cela présente l’avantage de libérer de l’espace pour la culture ou l’élevage, les terres sont rares, couteuses et chaque m2 carré libre doit être exploité. Ce qui a pour conséquence une nette délimitation entre vie privée et espace de travail, entre terres et habitat, on vit en fait « à coté » de la nature.
A Ourous (les cercles que l’on aperçoit sont des cases) il s’agit d’un schéma totalement différent dans un tissu très lâche, ce qui n’empêche pas une vie communautaire intense. L’Afrique est le continent des grands espaces, la terre est tout aussi précieuse mais moins rare que dans les pays d’Europe. Ce qui pour nous est un luxe, l’espace, est quasiment la norme en Afrique où chacun vit, cultive ou élève sur de très vastes territoires et en symbiose profonde avec ceux-ci. Cela se lit, on le voit, dans la structure « urbaine » des villages.
C’est aussi l’expression d’un rapport à la nature bien différent du nôtre. On pourra donc relire:
A bientôt.