En ce début de matinée ensoleillée à Dakar, n’ayant rien de particulier à faire je suis parti voir le fameux lac rose. Fameux essentiellement pour avoir été l’ultime étape du Paris-Dakar quand celui-ci existait encore en Afrique avant d’être exporté sur des terres tout aussi pauvres en Amérique du Sud pour le plus grand malheur de celles-ci.
Le lac présente en fait plus d’intérêt scientifique qu’esthétique, plus d’intérêt touristique que romantique contrairement à ce que laisse supposé son terme « rose », au demeurant rarement rose, sauf à être présent à la bonne heure et au bon jour et encore...
Mais, après tout, pourquoi ne pas aller y faire un tour.
Le lac Rose, de son vrai nom lac Retba, est l'un des sites les plus visités de la presqu’île du Cap-Vert au Sénégal. Ce lac salé doit sa renommée à la teinte originale et changeante.
Le lac Rose est un grand lagon de 3 km², peu profond, entouré de dunes et situé à quelques centaines de mètres de l’océan Atlantique, à 35 km au nord-est de Dakar. Sa couleur est due à une cyanobactérie, organisme microscopique qui fabrique, surtout par temps de vent sec, un pigment rouge pour résister à la concentration de sel.
L'eau est particulièrement salée : 380 grammes par litre ! Le sel est exploité depuis les années 1970. Les hommes, dans l'eau jusqu'à la poitrine, cassent avec un piquet le sel déposé sur le fond avant de le ramasser à la pelle pour remplir des pirogues d'une capacité d'une tonne. Les femmes sont chargées de débarquer les pirogues et d'entasser le sel sur les bords pour le sécher et le blanchir au soleil. Tous s'enduisent le corps de beurre de karité pour se protéger de la salinité corrosive. Le sel est destiné aux conserveries de poisson ou exporté.
Pour les microbiologistes, le lac Retba est un lieu magique qui recèle des espèces rares et peu étudiées, les bactéries de l’extrême ! Des scientifiques ont déjà isolé de ce lac trois nouvelles bactéries dont une des bactéries la plus résistante au sel de sa catégorie ! Cet écosystème unique est pourtant gravement menacé par la surexploitation du sel marin. Si au XVe siècle, la surface du lac était de 15 km2, elle est passée à 4 km2 en 1976 et ne cesse de diminuer depuis.
sur les bords du sel
pirogues de femmes sur le lac "rose"