C’est probablement l’imminence de mon retour en France qui m’a fait m’arrêter en ce dimanche après-midi lumineux sur ce très beau poème de Léopold Sedar Senghor « Intérieur ».
(En disant « très beau poème » et « Léopold Sedar Senghor » reconnaisons que c’est un pléonasme.)
INTERIEUR
Nous baignerons dans une présence africaine,
Des tapis étincelants et doux de Tombouctou,
Des coussins maures,
Des parfums fauves,
Des meubles de Guinée et du Congo
Sombres et lourds,
Des nattes bien épaisses de silence,
Des masques primitifs et purs aux murs,
Primitifs et durs,
Et, lampe amicale, ta tendresse
Adoucira l’obsession de cette présence
Noire, fauve et rouge, oh ! rouge comme la terre
d’Afrique
piste de Centrafrique