Les frontières entre religion, magie et médecine sont poreuses ainsi que le texte qui suit le montre. Même encore aujourd’hui le recours à la médecine moderne s’accompagne nécessairement d’incantations et de prières, à plus forte raison la médecine traditionnelle.
«
Dans une perspective plus magique que religieuse – mais en Afrique noire il est souvent difficile de séparer magie et religion - le fidèle s’adresse enfin à certains « fétiches » (nkisi chez les ba-Kongo) au pied desquels il dépose son offrande. Cette attitude vise la maîtrise des « forces de vie » d’ordre inférieur (animal, végéta, minéral), soit pour accroître le potentiel vital de l’orant ou du magicien, soit pour assurer le succès de ses entreprises.
Voici un exemple où il s’agit de guérir un homme atteint d’une mystérieuse maladie.
O nkisi (1)
Les couteaux sont dans le village (2)
La terre appartient aux cadavres (3)
Et notre vaisselle rejoint les tombes (4)
Ce que veut le maître du nkisi,
Ce que nous voulons tous,
C’est que si sa mère (5) est morte
Son enfant (6) doit vivre et engendrer.
Que le sorcier (7) parte
Et ne revienne plus.
Nkisi, donne la force à nos médecines ! (8)
«
1- Sac contenant des têtes de serpents.
2- Tout le monde se querelle.
3- Tellement il y a de décès.
4- Le mort est enterré avec des poteries, des calebasses…
5- Celle du malade
6- Le patient
7- La cause du mal
8- Onctions avec du sang de poulet ; cœur de crapaud que le malade doit garder dans sa bouche ; diverses décoctions à absorber…
L’ensemble de cet article est tiré du livre « les religions d’afrique noire – textes et traditions sacrés » de Messieurs Louis Vincent Thomas, Bertrand Luneau et Jean Doneux.
une amusante affiche vantant les mérites de la médecine traditionnelle