BREVES
« Avant de connaître le christianisme, les habitants animistes de Popenguine ont été approchés et souvent convertis à l’islam. C’est Tasfir Khaly Sarr, un marabout du Saloum qui le premier réussit à convertir un roi de Popenguine, Mbagnick Diouf, avant d’épouser sa fille. Aujourd’hui encore, même si la renommée nationale de Popenguine vient de sa vierge noire et de son pèlerinage catholique, le village compte plus de musulmans que de chrétiens.
C’est l’édification en 1887 d’une case de santé par un missionnaire alsacien – le Père Strub – qui marque l’arrivée timide du christianisme à Popenguine. Les premiers baptêmes arrivent vite bien que souvent motivés par des intérêts matériels puisque outre le dispensaire, les missionnaires ne manquaient pas d’aider les populations en cas de pénurie alimentaire. »
« Avant
Retour de Poppenguine, dans la langueur beauté de ce
Dimanche après-midi.
A la verticale de la rivière fraîche, d’un long regard
j’ embrasse la Presqu’île
Comme un bras un cœur une main tendue vers la mer
mémorable
Les richesses du monde, la proue des Almadies dans
la substance salée !...
il fait clair dans l’espace immense, dans mon âme pas
un ennui.
Chaque chose dans l’air limpide, avec son double.
Il fait bon et le temps s’ arrête, et le cœur vit deux fois.
Et tu es mon double Sopé, le double de mon double.
A mes pieds bas la plaine verte, profusion de promesses
Et là-bas le Cap-vert constellé d’îles, frangé d’écume
et d’anses
De plages blondes. Une guirlande de bonheurs mêlés
dans le Dimanche doux.
Seigneur, oh ! fais de notre terre un Dimanche sans fin.
Mais demain le Cap-Vert dressera, il dresse ses bui-
dings blancs bourdonnant de puissance
D’ambition ; et alentour les villas impatientes
Les médinas monstrueuses se métamorphosent, palpi-
tantes de passions toniques.
Tant de beautés de forces, tant de vie je voudrais mêler
Tant de promesses vivantes de joies !...
L’hélicoptère descend en virant comme la mouette
Sur la mer vermeil, quand au soleil s’allument les
maisons de Gorée
Pareilles à tes yeux les soirs de réception.
Léopold Sédar Senghor